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Mobilité

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La mobilité peut être définie comme la tendance à se déplacer par n'importe quel moyen dans le but d'atteindre un lieu. En design urbain, il s'agit plus précisément d'outils et de connaissances pour comprendre et réguler les processus de transformation socio-spatiale de la ville (Pucci & Colleoni, 2016). 

 

Cette notion prend place dans le projet par sa mission de mobilité saine mettant en avant plan la marche, le vélo et le transport en commun. 

01 Cadre théorique

Selon, Amar & Michaud (2009), la mobilité se manifeste par plusieurs modes de déplacements qui, ensemble permettent de répondre aux besoins de déplacement d'une population à travers un territoire donné. 

« La diversité modale est au cœur de la mobilité durable. »

(Amar & Michaud, 2009) 

Il s'agira ici plus précisément de comprendre les 3 types de mobilités suivantes: la mobilité active, le transport collectif et la mobilité numérique. Ces trois modes serviront d'outils de compréhension et d'analyse de l'aménagement du quartier à l'étude.

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Mobilité active et marchabilité

La mobilité active, caractérisée principalement par le mouvement du corps, est l'élément clé vers une ville durable puisqu'elle génère très peu d'impact sur l'environnement comparativement à tout autre mode de transport, c'est ce qu'affirme Jehanno & Metgé (2008). 

« Les zones à usages mixtes et marchables sont connues pour favoriser des communautés plus en santé. »

(Cervero et al., 2017) 

Sa fiabilité ainsi que son accessibilité en font un moyen de transport inévitable, que ce soit comme mode de transport principal ou simplement pour se rendre à un autre moyen de transport plus adapté aux longs déplacements. La marche à pied, comme le vélo ou tout autre mode de transport dit « actif » engendrent une connexion directe entre le territoire et le corps. La qualité de l'aménagement de la ville a donc ainsi un impact direct sur l'utilisation de la mobilité active comme moyen de transport principal. En effet, Edwing & al (2006) ont défini 9 qualités d'aménagement urbain qui favorisent la marchabilité d'un lieu. 

  • L'imagibilité se traduit par la qualité d'un lieu qui le rend distinct, reconnaissable et mémorable.

  • La lisibilité est la qualité d'un lieu dont la structure spatiale est facilement compréhensible et navigable. 

  • L'encadrement est composé des rues et des espaces publics qui sont visuellement définis et continus.

  • L'échelle humaine correspond à la taille, aux proportions et à la vitesse des humains.

  • La transparence est la qualité d'un lieu où les gens peuvent voir ou percevoir l'activité humaine au-delà de la rue.

  • La connexion se traduit par la qualité d'un lieu créant des liens physiques et visuels unifiant les éléments dissemblables.

  • La richesse visuelle est composée des notions de variété, de diversité et de texture d'un lieu.

  • La cohérence correspond à un lieu visuellement ordonné, où les éléments urbains sont constants et complémentaires.

  • La propreté est notamment la salubrité d'un lieu, bien rangé et entretenu.

Il est aussi démontré que des villes denses et perméables ainsi que des parcours adaptés aux cyclistes et aux piétons sont également des critères favorisant la mobilité active, freinant ainsi une certaine sédentarité urbaine.

Transport en commun

« Les politiques de transport actuelles laissent un peu trop la part belle aux modes motorisés individuels qui ont pourtant des impacts environnementaux et socio-économiques très lourds tant au niveau local qu'à l'échelle internationale.»

(Jehanno & Metgé, 2009) 

L'utilisation et la mise en place de réseaux de transport collectif permet en effet de répondre à cet enjeu important. Cela permet de diminuer les conséquences environnementales comme la pollution atmosphérique reliée à l'automobile. Il s'agit de bien évaluer les besoins de la population afin de choisir le bon type de transport nécessaire au milieu. Bien que la mise en place d'un système de transports en commun nécessite le développement d'infrastructure lourde et engendre des coûts importants, sa capacité est beaucoup plus grande que celle de l'automobile. 

Au niveau des espaces publics, les transports en commun nécessitent beaucoup moins d'espace pour un nombre plus élevé de passagers, ce qui entraine une réduction de la congestion ainsi que de l'espace nécessaire pour le stationnement et la circulation. Encore faut-il que ces transports en commun desservent bien la ville. Il faut donc bien les réfléchir.

La réduction possible de propriétaire de voitures et ainsi des espaces de stationnement résultant pourrait servir à la densification des villes ou à la création d'espaces urbains agréables et sécuritaires. (Cervero & al., 2017)

Mobilité numérique

L'arrivée de nouvelles technologies offre aux designers urbain l'occasion de repenser l'aménagement de la ville et de ses transports en réponse à ce contexte numérique actuel. Selon Van Der Huck et al. (2021), ces nouvelles technologies permettent de mettre en relation les différentes plateformes numériques et l'espace urbain dit « concret ». Elles facilitent l'accès à certains modes de transport en commun, comme le covoiturage et le transport en commun. Les nouvelles applications utilisées pour les déplacements en transport en commun en sont un bon exemple. La technologie peut ainsi être utilisée comme source de données ainsi que comme possibilité d'innovation dans la ville. Elle offre donc la possibilité d'améliorer la ville en répondant aux besoins en transport de la population. 

« Dans ce cadre, de nouvelles possibilités sont offertes aux planificateurs et aux décideurs par les sources numériques et les données de téléphonie mobile, ainsi que par la nouvelle vague de développements technologiques qui est susceptible de modifier radicalement nos modes de vie et nos habitudes de mobilité. »

(Pucci & Colleoni, 2016) 

Pucci & Colleoni (2016) démontrent aussi que l’utilisation des technologies de localisation spatio-temporelle permet premièrement d’obtenir des données sur les modes de vie et les habitudes de mobilité de la population. Elles peuvent alors servir d’outil supplémentaire pour la compréhension des dynamiques de la ville et l’organisation des structures de transports adaptés. Van Der Huck et al. (2021) pensent d'ailleurs que l'arrivée de ces nouvelles technologies pourrait faire basculer la « mobilité propriétaire » vers une « mobilité utilisatrice » des transports collectifs déjà existants. 

Analyse par mobilité

C'est donc l'utilisation et la mise en réseau de ces différents types de mobilité qui vient permettre la première analyse du quartier de Merwede.

Cadre théorique

02 Analyse urbaine

La mission du projet Merwede était d'abord de permettre aux résidents de se déplacer librement et ce, sans qu'ils aient à utiliser leur propre véhicule. 

Ils ont ainsi décidé de mettre l'accent sur la marche, le vélo et le transport en commun. Cette combinaison de diversité mobile se veut une réponse à une mobilité saine. Cela s'inscrit aussi dans la vision environnementale du projet qui sera élaborée dans la section de la prédominance du vert. Ils viennent ainsi créer de nouvelles liaisons cyclables et pédestres au coeur du quartier, ce qui permet de le relier aux quartiers limitrophes. Sachant pertinemment que l'automobile ne peut être complètement éliminée du projet, ils viennent en circonscrire des zones précises, permettant ainsi une meilleure sécurité. Ils combinent aussi avec une diversité de modes de transports alternatifs, dont les transports en commun qui sont déjà omniprésents avec le bus haute fréquence et l'arrivée d'une liaison avec le tramway. Dans cette optique, la ville a créé des pôles de mobilité permettant aux résidents l'accès à différentes alternatives de mobilité tel que le vélo ecargo, la location d'automobile, le tout selon les besoins du moment.

L'accent est mis sur le cyclisme et la marche, par l'aménagement d'espace public sans voiture, verte, idéale pour ces derniers, et vient ainsi assurer une bonne santé aux usagers et réduit considérablement l'empreinte de CO2. 

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1 Mobilité du quartier

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2 Mobilité automobile

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3 Mobilité active

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4 Mobilité composée

Le premier schéma ci-haut montre les différentes propositions de mobilité qu'offrent le quartier. En jaune vous retrouvez les voies de communication urbaines, soit les connexions automobiles. Les voies de circulation lente dites urbaines qui permettent les connexions actives avec les quartiers limitrophes se dessinent avec la couleur verte et on retrouve en pointillé noir les voies de connexions piétonnes qui se trouvent au sein du projet. 

Les cartes 2 et 3 quant à elles démontrent la réflexion qu'il y a eu derrière les propositions de circulations dans le projet. En effet, la carte de la mobilité automobile (2) schématise les circulations automobiles que l'on tente de conserver en périphérie du quartier avec quelques insertions au centre, là où nécessaire. Les livraisons, l'accès à des taxis et le ramassage des déchets se fera ainsi par ces accès. Cela permet ainsi de favoriser une grande mobilité active comme il est possible de le remarquer sur la carte de la mobilité active (3) puisque cela offre plus d'espace en limitant l'accès automobile.

La dernière carte, soit celle de la mobilité composée, explique l'ensemble des mobilités au coeur du projet et permet de comprendre les connexions entres elles. Il est possible de remarquer le nombre important de parcours cyclable en orange qui donnent une bonne perméabilité au projet. Nous pouvons aussi constater qu'il y a 3 arrêts pour les transports en commun en périphérie du projet. 

En chiffre, le projet prévoit 300 voitures partagées pour réduire le nombre de voitures individuelles. En réduisant l'utilisation de la voiture, ils désirent récupérer ces espaces afin de créer de nouveaux potentiels de densification ou d'aménagements urbains au coeur même de la ville. Cela a aussi pour objectif d'offrir des milieux de vies plus sécuritaires et plus sains. Le projet prévoit aussi 1 place de stationnement pour vélo par 25 mètres carrés de surface habitable, ce qui favorisera la mobilité active. Il y aura aussi plusieurs modes de transport alternatif offert aux résidents du secteur, tel que le vélo e-cargo, le vélo à grande vitesse, le scooter, la voiture électrique et un meilleur accès à des taxis. 

Analyse urbaine

03 Méthode d'analyse de Bentley et al (1985)

Cette section permettra de faire des liens entre la méthode d'analyse de Bentley et al qui établissent 7 qualités essentielles d'une ville « humaine » et l'analyse par la mobilité du quartier de Merwede.

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Qualité de perméabilité

Selon Bentley, la perméabilité du tissu influence et qualifie l'accès aux lieux. Elle peut se définir par un choix d'orientation, une mise en valeur des connexions physiques et visuelles ainsi que par les possibilités de cheminement et de déplacement au coeur d'un projet. 

+ Positivement

Dans le projet de Merwede, la perméabilité est présente par la définition d'axes clés, tel que le présente les schémas à gauche. Le bienfait du piéton est mis au premier plan et de nombreux parcours se tracent, permettant ainsi une certaine errance. Chaque arrêt d'autobus se situe entre 400 et 500 mètres l'un de l'autre.

La distinction du privé et du public est également définie et la transition est permise grâce à l'aménagement de cours intérieures semi-publiques.

- Négativement

La mise en périphérie volontaire de l'automobile vient cependant créer une certaine ségrégation à ce niveau. Cette ségrégation est aussi notable au niveau des déplacements piétons/cyclables qui sont très définis.

Qualité de robustesse

Selon Bentley, la robustesse se définit notamment par la flexibilité de l'aménagement des lieux permettant leur utilisation à différentes fins et à différents moments (de la journée, de la saison). Elle peut donc s'apparenter à l'adaptabilité et à l'appropriabilité d'un lieu.

+ Positivement

Dans l'analyse par la mobilité du projet, il y a peu de caractères positifs au niveau de la robustesse. 

- Négativement

Dans le projet de Merwede, les bâtiments sont réfléchis de façon à maximiser l'apport naturel en ventilation et en lumière dans les espaces interstitiels. Cependant, la majorité des bâtiments, qui sont très larges et très hauts, ne possèdent pas l'adaptabilité recherchée par la notion de robustesse, du moins, pas si nous voulons garder à la fois les bénéfices de ventilation passive et d'éclairage naturel. 

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Analyse de Bentley
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