Prédominance du vert
La prédominance du vert regroupe beaucoup de notions principalement écologiques, que ce soit par la conservation des espaces existants que par la création de nouvelles structures. Cette partie d'analyse englobe toute réflexion qui touche la question environnementale.
Cette notion prend place dans le projet Merwede à plusieurs niveaux, notamment par la réflexion quant à la résilience de la ville et à son adaptation face aux changements climatiques.
01 Cadre théorique
Changements climatiques
Il faut savoir que les pays du nord sont particulièrement touchés par les changements climatiques, notion théorique qui ne peut être éviter aujourd'hui en 2021. Le terme changement climatique désigne l'ensemble des variations, dites durables, des caractéristiques climatiques en un endroit donné. Il y a plusieurs exemples possibles tel quel la hausse des différences de température (réchauffement extrême, refroidissement accru), l'augmentation des précipitations ou encore les périodes de sècheresse qui augmentent, pour ne nommer que ceux-ci. Ces dérèglements ont des impacts directs sur les villes et celles-ci doivent s'y adapter.
« These shifts may be natural, but since the 1800s, human activities have been the main drive of climate change »
(United Nations, 2020)
Résilience urbaine
Aujourd'hui, une des façons pour les villes de répondre à ces changements climatiques est de faire preuve de résilience. Mais qu'est-ce que signifie la résilience urbaine?
« La résilience est la capacité de tout système urbain et de ses habitants à affronter les crises et leurs conséquences, tout en s’adaptant positivement et en se transformant pour devenir pérenne. Ainsi, une ville résiliente évalue, planifie et prend des mesures pour se préparer et réagir à tous les aléas – qu'ils soient soudains ou à évolution lente, prévue ou non. Les villes résilientes sont donc mieux à même de protéger et d'améliorer la vie des gens, de sécuriser leurs acquis, de promouvoir un environnement favorable aux investissements et de favoriser les changements positifs.»
(ONU-Habitat, 2020)
La résilience urbaine se définit comme un processus plutôt que comme une finalité. Cette notion est de plus en plus mise de l’avant et ce afin de gérer les risques liés aux changements climatiques qui surviennent aujourd’hui. Plusieurs déclinent la notion de résilience urbaine en trois volets distincts: la résilience écologique; la résilience sociale et la résilience technique.
Holling défini la résilience écologique comme une mesure de la persistance des systèmes et de leur aptitude à absorber les changements et les perturbations tout en maintenant néanmoins les mêmes relations.
« La résilience écologique comme une mesure de la persistance des systèmes et de leur aptitude à absorber les changements et les perturbations tout en maintenant néanmoins les mêmes relations. »
(Holling, 1973)
Infrastructures vertes et bleues
La notion d'infrastructures vertes et bleues est composée d'un ensemble d'éléments naturels existants et consiste en leur intégration et en leur conservation au centre des nouveaux aménagements construits. Il peut s'agir de boisés, forêts, lacs, rivières ou encore de composante semi-naturelle qui aurait été en partie aménagée par l'humain telle que les parcs verts, champs, jardins, etc.
« Cette intégration peut se faire et être perceptible à plusieurs échelles que ce soit internationales, nationales, régionales et locales.»
(Ghofrani, Sposito et all, 2017)
Coutts et Hahn affirment, quant à eux, que de telles infrastructures sont en relation avec les services écosystémiques des villes, tel que les services reliés à la nourriture, à la stabilisation des températures, au cycle naturel de l'eau et plus encore.
Au final, il s'agit d'une démarche systémique qui prend compte des infrastructures vertes, bleues et grises
Il y a 4 principaux avantages à ce type d'aménagement et de réflexion quant à l'intégration d'infrastructures:
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Favoriser une meilleure santé et accroître la qualité de vie de la population : Il est démontré qu’il y a une corrélation entre la proximité d’éléments naturels avec les citoyens et le maintien d’une bonne santé mentale et physique. Se rapporte souvent au concept de biophilie.
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Augmenter le capital naturel : Plusieurs études montrent la valeur économique des espaces naturels et aménagés.
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Préserver et réintégrer la biodiversité : Ce type d’intégration permet de diminuer les effets de fragmentation que l’on peut souvent retrouver en milieu urbain.
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Atténuation des effets aux changements climatiques : En moyenne, une rue possédant un aménagement végétal diminue de 7 degrés, tel que le démontre Rousseau (2016), ce qui peut réduire les effets des îlots de chaleur. Ils ont aussi pour effet de récupérer les eaux de pluies en venant drainer là où les systèmes de drainage conventionnels ne peuvent plus supporter les précipitations qui augmentent. (Voskamp & Van de Ven, 2015)
Analyse par la prédominance du vert
C'est donc par la conservation et la mise en réseau de ces différentes théories que Merwede se dessine.
02 Analyse urbaine
Le projet vise avoir une densité élevée, comparable à celle du centre de la ville d’Utrecht, ce qui donne aux écarts entre les bâtis une grande valeur et les caractérisent de lieux précieux devant être les plus verts possibles et utilisés à des fins multiples.
L’objectif premier est de rendre ces espaces entre les bâtiments le plus vert possible. L’équipe menant le projet appelle cet objectif: « Vert, sauf si » [Traduit du néerlandais], c’est-à-dire que tout se doit d’être vert, sauf dans des cas précis où un autre usage est de mise.
Un maximum de surfaces sont végétalisées: les façades, les toitures et le sol des espaces publics consistent en les exemples proéminents. De même, les habitants de Merwede peuvent participer au verdissement de leur quartier grâce à leur balcon personnalisable.
En s’éloignant du centre du projet, on remarque l’impact qu'il a sur les alentours. Merwede se situe aujourd’hui à quelques mètres de l'eau à l’Est, mais une voie de circulation automobile constitue une frontière physique, visuelle et sonore avec cette ressource première. Une des principales visions du projet vise à transformer cette route du côté du canal de Merwede (Merwedekanaal) en une longue et large promenade piétonne et cyclable. Du côté opposé, l’Europalaan, auparavant uniquement une route d’accès, devient alors un boulevard urbain sensible à l’échelle humaine du nouveau quartier. Cela permet aux habitants de Merwede d’accéder en toute sécurité au Parc Transwijk se situant de l’autre côté de la voie. Encore mieux, grâce aux deux nouvelles passerelles érigées par-dessus le Merwedekanaal et aux aménagements piétons et cyclables, les habitants de quartier de Riviernwijk se joindront de la partie tout aussi facilement.
03 Méthode d'analyse de Bentley et al (1985)
Cette section permettra de faire des liens entre la méthode d'analyse de Bentley et al qui établissent 7 qualités essentielles d'une ville « humaine » et l'analyse par la mobilité du quartier de Merwede.
Qualité d'appropriation
Selon Bentley, l'appropriation c'est aussi la possibilité de personnaliser, de permettre aux usagers et aux communautés de marquer l'environnement dans lequel ils se trouvent. Ils contribuent ainsi à la richesse du lieu.
+ Positivement
Pour Merwede, la qualité d'appropriation se retrouve majoritairement dans les espaces privés des résidents. En effet, on encourage les habitants à personnaliser leur balcon et à le verdire pour leur bénéficier, mais aussi bénéficier les passants et les usagers de l'espace public.
Négativement
Cependant, les espaces publics partagés s'approprient difficilement puisque ceux-ci se composent en majorité d'une végétation fournie qui occupe tous les espaces libres.
Qualité de richesse
Selon Bentley, la richesse des aménagements contribue à la variété d'expériences sensorielles de l'usager.
+ Positivement
Le projet se démarque par sa richesse à ce niveau grâce à la végétation abondante de l'entièreté du site. En effet, entourer les occupants de verdure enrichit l’expérience visuelle et non-visuelle et donc la richesse de l’espace. Les arbres filtrent l’air et la faune et la flore présentes amènent différentes odeurs et de nouveaux sons agréables au lieu. De plus, l’alternance entre arbustes, pelouse, plantes grimpantes et autre ajoutent de nouvelles textures à la place publique et au bâti et ajoutent une richesse au sens du toucher. Cela permet d’apporter un certain contraste au quartier, qui se compose essentiellement de bâtiments carrés aux fenêtres carrées et aux matériaux en majorité bruts.
